En tant que peintre, Moritz Ney se définit lui-même comme un expressionniste et se reconnait quelques maîtres parmi lesquels Picasso, Matisse, Bonnard, Cézanne, les fauves et les expressionnistes allemands, dont il apprécie particulièrement l’hardiesse. (…)
Le personnage lui-même est à l’image de cadre où il évolue : le premier regard pourrait le faire paraître brouillon alors que sa liberté et sa spontanéité sont le fruit d’une lente maturation et d’un grand travail sur lui-même, travail commencé dès ses années d’apprentissage. (…)
Il développe, au fil des ans, une technique à la brosse, sans esquisse, réalisant ses mélanges personnels à partir de pigments, de liants et d’eau. Son support favori est le papier Kraft qui lui permet de travailler les blancs. « La façon de procéder du peintre doit être en accord avec le tempérament de l’homme. » C’est la raison pour laquelle il peint rapidement et d’un seul jet, se donnant à fond et se laissant totalement absorber. En retour, cette activité lui apporte un équilibre qui lui est vital.
Dans sont art comme en toute chose, Moritz Ney aime suivre son instinct, ses envies ; sans contraintes mais toujours motivé par la notion du plaisir qu’il en tire. La peinture est, pour lui, un moment de pure félicité, c’est un acte d’amour spontané par lequel il libère son âme à travers des sujets gais, apaisants et pleins de lumière : êtres humains, natures mortes, scènes de rue. Un art qui, selon l’expression d’Henri Matisse, « est capable d’apaiser l’esprit de l’homme d’aujourd’hui ». Il tire son inspiration des émotions qui l’habitent et qui peuvent prendre naissance au détour d’un air de musique, d’une scène de la vie quotidienne ou d’un paysage.
Extraits de texte « La liberté à l’ombre des remparts » par Fabienne Nitulescu dans Visites d’atelier Vol.2 , édition mediArt.