Regard sur…. Maggy Stein et Jean-Pierre Georg

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Tous ces extraits de textes se trouvent dans le livre « Maggy Stein – Jean-Pierre Georg – Sculptures », tiré à 1000 exemplaires, et en vente à l’espace mediArt pendant la période de l’exposition.

Maggy Stein

Maggy Stein sculpte le mythe. Telles formes la hantent plus spécialement : celles qui veulent le mouvement ascendant, la verticalité, l’élégance ; ces œuvres s’appellent : Diane, Salomé, Grande Cantatrice, Pas de Deux, Danseuse, Gothique. Elles invitent l’œil et la réflexion à la redécouverte du mythe.

Ce serait pourtant limiter indûment l’expression de son art que de n’en retenir que cette vision. Et ma préférence va à des œuvres comme Dédale, Eternel Désir, Chute d’Icare, au registre formel plus riche, figures plus terrestres, sensibles jusqu’à la vibration érotique. Il me semble que Maggy Stein part de l’intériorisation, par intuition intellectuelle, d’un mythe : l’œuvre à laquelle elle aboutit sera l’incarnation de ce mythe, une figuration qui s’intégrera les éléments formels et sensibles mobilisés au cours du processus de création et qui seront, eux, la caractéristique originelle de son art. Elle ne représente pas une femme, mais exprime la féminité. Elle ne fait pas la statue d’Icare, mais exprime la chute, l’expérience humaine de la chute.

Nic Klecker – Printemps 1991

Les sculptures de Maggy Stein apparaissent comme des exercices de haute densité plastique visant à la conquête d’une virginité formelle. Ce sont des déploiements gestuels qui sortent de l’immédiat ou du distant des impulsions et qui accordent une confiance méditée au matériau et à ses sollicitations.(…)

Elle s’attaque à la pierre en respectant les irrégularités de la texture par les morsures, des grattages et des frottis, autant d’opérations forçant l’inspiration.

Maggy Stein nous rappelle que la création sculpturale, tout comme la création linguistique, implique en quelque sorte l’abolition du temps, de l’histoire concentrée dans le geste et dans le verbe et que ces créations tendent vers le recouvrement de la situation primordiale, lorsqu’on créait lentement parce que le temps n’existait pas, parce qu’on n’avait pas conscience de la durée temporelle.

 Rich Audry – Tageblatt – Chronique des créateurs 1984

Jean-Pierre Georg

Le mérite du sculpteur Jean-Pierre Georg est d’avoir percé le problème des formes à travers un métier qu’il nourrit d’une imagination nouvelle et spirituelle. Il ne s’agit pas pour lui de préciser, de spécifier un système esthétique. Il recherche la production immédiate et , si possible, directe, la pierre qui se détache d’un rocher, l’animal qui se reproduit. Il veut des objets vivants et non de pièces de musée des pièces animalesques aux intensités sauvages. Il veut des créations qui se suffisent à elles-mêmes, des créations dont la place est aussi bien le coin d’une table que le fond d’un jardin…. Le cadre et, parfois, le socle lui semblent des béquilles inutiles.

Jean-Pierre se laisse inspirer par la nature, mais se défend de la copier. (…)

Dans les sculptures de Jean-Pierre Georg les surfaces bombées prennent le dessus sur les surfaces en creux, bien qu’il y ait alternance. Ces surfaces convexes sont comme les symboles d’une forme présente ; elles font fonction d’associations avec d’autres formes et sont la représentation du côté positif dans la composition de forces qui tendent vers l’équilibre et l’harmonie dans le jeu des polarités.

Rich Audry – Tageblatt – Chronique des créateurs 1984

Enfin, s’astreignant, eux, à une discipline de travail très exigeante et à une recherche très poussée de la forme et de la plastique, leur désir le plus immédiat reste que les sculptures plaisent aux autres, c.-à-d. qu’elles leur communiquent une sensation d’équilibre, de bonheur et de joie de vivre. Qu’elles soient pour ceux qui les contemplent ou qui les exposent chez eux une présence toujours sensible et réconfortante. N’est-ce pas là déjà au moins une bonne raison de créer des œuvres d’art ?

Danièle Wagener , paru dans Nos cahiers No1 /1984

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